Edito de Laurent Vidal - janvier 2022

« 2022 sera placée sous le signe du Tigre d’eau selon l’horoscope chinois, qui prévoit une année du mouvement et de la volonté. Et il y en aura pour le Centre Intermondes !

D’abord, la bonne nouvelle est tombée en décembre 2021 : Intermondes vient d’être labellisé ethnopôle par le ministère de la culture, c’est-à-dire, centre de recherche et de ressources sur le patrimoine culturel immatériel. Après une année de travail, c’est une belle reconnaissance. Devenant le 12e ethnopôle du réseau national, il sera organisé autour des Humanités océanes, ces communautés ou sociétés littorales et insulaires dont l’histoire et le développement sont le fruit de contacts interocéaniques. Par son histoire et sa position géographique, La Rochelle, ville-port et ville-monde, est idéalement située pour organiser un débat national autour des Humanités océanes et de leurs territoires métissés et abîmés.

Le mouvement qui consiste à accueillir ce label ethnopôle sera porté par la volonté du changement : nouveaux statuts, nouvelle organisation du Conseil d’Administration, recrutement… Nous y reviendrons.

Ensuite, deuxième mouvement, le Centre Intermondes a choisi pour thématique de ses activités annuelles 2022 le mot-clé « empreintes ». Ce mot évoque d’abord une trace laissée par un passage : pensons à Robinson devant « le vestige d’un pied nu empreint sur le sable ». Il faut y voir une invitation à visiter ces plages où l’autre apparaît comme trace de ce qui a passé ; une invitation à partir de ces empreintes muettes pour reconstruire la richesse d’une vie. Mais l’empreinte peut aussi être le carcan qui assigne au présent le poids du passé ou l’exigence du futur : empiètements du passé sur le présent (empreinte génétique), du présent sur le futur (empreinte carbone)… Dès lors, ce sont des échappées qu’il faut trouver pour libérer ou réinventer un présent trop à l’étroit dans les moulures de ces empreintes.

Ici encore, mouvement (de l’identification des empreintes) et volonté (de l’émancipation de certains de leurs carcans) guideront les démarches des artistes accueillis. »

Laurent Vidal, Président du Centre Intermondes